Porte-Parole du Tandem

Porte-Parole du Tandem

Tout un honneur pour moi d’être choisie comme porte-parole aux côtés du Dr Julien pour représenter le centre de Pediatrie sociale communautaire de Magog. Merci à toute l’équipe inspirée du Tandem pour la force de leur engagement. 
— Ariane DesLions

En savoir plus sur le TANDEM de Magog.     |    Voir les articles publiés Le Reflet du Lac et La Tribune. 

La porte-parole Ariane DesLions aux côtés du Dr Julien, 2 octobre 2017, Magog.

La porte-parole Ariane DesLions aux côtés du Dr Julien, 2 octobre 2017, Magog.

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Un Centre de pédiatrie sociale voit le jour à Magog

Un projet développé en collaboration avec la Fondation du Dr Julien

Pierre-Olivier Girard pierre-olivier.girard@tc.tc 
Publié le 2 octobre 2017

    

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Le centre de pédiatrie Le Tandem est l'œuvre d'Ariane DesLions (porte-porte-parole et intervenante sociale), Anne-Marie Fournelle (directrice générale), Dr Gilles Julien (Fondation du Dr Julien) et Dr Audrey Pierrat (médecin clinicienne).

© (Crédit Photo TC Media - Pierre-Olivier Girard)

Après plus d'un an de travail, le centre de pédiatrie sociale en communauté Le Tandem a officiellement ouvert ses portes à Magog, le 2 octobre dernier, pour venir en aide aux enfants en difficulté.

Il s'agit du 22e centre développé par la Fondation du Dr Julien à voir le jour au Québec. Se présentant comme une ressource complémentaire aux organismes déjà en place, Le Tandem regroupe l'expertise de la médecine, du droit et des sciences sociales en misant sur la force de l'enfant, de sa famille et de la communauté qui l'entoure.

Ce n'est pas un hasard si la directrice générale Anne-Marie Fournelle a choisi le secteur des Tisserands, sur la rue Saint-David, pour installer son équipe de professionnels (médecin, travailleur social, éducateur spécialisé, musicothérapeute et art-thérapeute). «Selon des statistiques, on retrouve dans ce quartier 55 enfants en situation de vulnérabilité et plus de 590 à proximité, explique Mme Fournelle. Ça ne veut pas dire que ces enfants étaient laissés à eux-mêmes, sans aide, mais ce portrait démontre que les besoins sont bien réels et qu'il fallait s'installer ici.»

L'un des atouts de ce centre multidisciplinaire est d'offrir des services dans les deux langues, de manière à déployer des ressources dans les milieux anglophones dans la région. Comme l'explique le docteur Gilles Julien, un enfant sur deux demeurant dans des territoires de haute vulnérabilité, comme Stanstead, entre à l'école avec des problèmes importants. D'où l'importance de les prendre en charge rapidement selon lui.

«On peut voir les carences chez un enfant à un très jeune âge, que ce soit des retards de langage, des problèmes de motricité ou de socialisation. Tout cela est dû à une accumulation de tous les maux qui tombent sur la tête des familles en difficulté que l'on appelle les toxicités de la société. Mais tout ça est réversible en y mettant de l'énergie et en offrant des outils d'apprentissage et c'est la mission de la pédiatrie sociale», soutient-il.

Bien des projets

L'ouverture du Tandem se veut un premier pas d'une longue marche qu'entend mener ses artisans. La directrice générale confirme déjà que des services en orthophonie et ergothérapie devraient bientôt s'ajouter à l'offre actuelle. On souhaite également mettre sur pied une clinique mobile afin de rejoindre les enfants dans les plus petits milieux. «Il y a un très beau projet d'autobus mobile à Cowansville et on aimerait bien l'implanter dans la région de Memphrémagog. C'est un des nombreux volets sur lesquels nous travaillerons dans les prochains mois», conclut Mme Fournelle.

 

Ce qu'ils en disent...

Ce qu'ils en disent...

Écoutez l'Estrie avec Réjean Blais, Anik Moulin nous parle de sa rencontre avec Ariane DesLions

 

Anik Moulin a rencontré l'artiste sherbrookoise Ariane DesLions.

Voici ce qu'elle en dit :

« C'est la meilleure fabricoleuse que je connaisse! La travailleuse sociale de formation aborde dans son premier album Ma quincaillerie musicale des thèmes sérieux et profonds. Vivement la chanson engagée pour enfants! C'est beau, rigolo et touchant! »

Le Téléjournal Estrie, avec Anik Moulin vendredi 22 septembre 2017

Des sons qui voyagent -épilogue

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Des sons qui voyagent -épilogue

Par Myriam Poliquin

Y'a une de tes chansons du passé qui exprime le souhait de « retenir le décor ». J'voudrais t'emprunter l'image ce matin, alors que je te regarde dormir, quelques secondes avant de me lever.

Je quitte le sud de la France tantôt.


J'ai envie de décommander les techniciens de scène, leur dire qu'on poursuit avec des représentations supplémentaires; rappeler les musicien.ne.s qui nous ont généreusement accompagnées pour chacun des actes, incluant ceux qui coloraient l'atmosphère dans les bus et sur le parvis des cathédrales; prévoir davantage d'olives, de pastis, de fromages de chèvre, de poissons... Cela, sans oublier cette fois de planifier deux entractes, plutôt qu'une, où on pourra lire et, SURTOUT, écrire!

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À l'inverse, j'voudrais aussi t'enlever en laissant les valises dans la loge. Nous alléger encore quelques jours en ne trimbalant avec nous que les clés de [nos] maison[s] dans un lieu dont on ne sait rien toutes les deux, où notre langue maternelle aura des airs d'obscur code secret entre sœurs. Tsé, juste pour user davantage de notre capacité d'adaptation, de notre patience, de notre ouverture d'esprit. Ensemble, dénouer nos résistances, élargir nos cartes mentales. C'est-y pas un programme qui te tente?

 

 

Pour pas tomber dans une nostalgie précoce, j'suis obligée de me rappeler les phrases que je t'ai servies durant le périple, quand on quittait les personnes avec qui nous avions serré les premiers nœuds de l'amitié:

« Laisse la gratitude monter. Ne sois pas triste de ce qui se termine, remercie pour ces moments partagés. »

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Je te disais que, pour moi, voyager, c'est aussi synonyme de petits deuils qui enrichissent le terreau de mes prochaines découvertes. Celles que j'aborde alors avec plus de soin, comme pour de précieux artefacts, et pour lesquelles je m'applique à savourer l'exhumation. Dans ces séparations douloureuses avec des lieux, mais surtout des personnes, j'imagine que j'attache un fil doré extensible entre nos cœurs.

 

La vie, ce serait alors une grande broderie scintillante à échelle humaine.

 

***

Toi pis moi, dans les dix (bientôt 11!!) dernières années, on a mis nos écheveaux en commun, pis renforci le tambour l'une de l'autre. Du ciel, je sais pas trop de quoi notre fabricolage de jeunes adultes a l'air. Ça m'importe peu, je te sais indulgente avec moi.

Je profite de ce cadeau d'amitié que l'on s'offrait au pays de nos saveurs préférées pour renouveler mes vœux:

Très chère amie, accepteriez-vous qu'on continue à s'assister dans cette broderie? J'aime bien démêler et trier le matériel avec vous et... je vous prête mes bons ciseaux coupants en échange de votre précieux savoir-faire, celui qui adoucit la pointe de mes aiguilles.

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 « On avance. On avance. On recule pas! »

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Des sons qui voyagent-Jour 6: Dernier jour de festival

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Des sons qui voyagent-Jour 6: Dernier jour de festival

Par Myriam Poliquin

Quand on se voit la bette pour la première fois ce matin, tu as ta perceuse à la main et la lèvre inférieure toute orangée. Nous, on a perdu nos mots en chemin, quelque part avant St-Véran, sur la rue principale de Les Molines. Ou peut-être dès les premiers serpentins de la route à flanc de montagne, avec ses vieux tunnels et le précipice sur notre gauche. Ils nous restent à peine des onomatopées pour te conter notre matinée. On a les yeux ronds et les muscles faciaux bien étirés par notre concours de «Oh!», de «Ouf!» et de «Wow!». Il faut définitivement t'y amener demain. On refuse même de te montrer une photo.

Toi, tu perces et sculptes des carottes-flûtes depuis ton réveil, assise au bout de la table, entourée de saladiers remplis d'épluchures. Pendant que tu révises le plan pour ton atelier de l'après-midi, j'étampe ton logo sur des bâtonnets de bois dont tu vas te servir pour bricoler des p'tits rigoleurs avec les enfants : un type de cartes d'affaires qui ne passera pas inaperçu. Ç'a entre dans la catégorie des instruments pour lesquels ma mère arrêtait sur le bord de l'autoroute et nous donnait un ultimatum : « On joue pas d'instruments dans l'auto, sinon je les lance par la fenêtre! »

D’ailleurs, j’me souviens d'une crécelle qui avait pris l'champ comme ça… J'ai une pensée pour celles et ceux qui auront à choisir entre éveil musical et hygiène de l'ouïe.

On installe le kiosque d'Ariane DesLions sur la place publique à l'ombre d'un grand arbre qu'on décore avec tes instruments fabricolés et les cartons colorés qui formaient les pans de ton grand coffre à outils défait la veille. Même les tables mises à ta disposition fittent avec ton concept: de grosses bobines de bois aux dessus peints et des bûches en guise de sièges.

Il vente à écorner les bœufs. Tu me fais comprendre d'un regard que j'suis mieux de taper ma jupe avec ton ruban adhésif coloré si je veux rester debout pour travailler. Simon fait essayer le gougounnophone (gougoune-o-fun) aux petits comme aux grands, alors que je termine d'assembler les p'tits rigoleurs avec des élastiques.  Hormis pour ma séance de maquillage, j'vais avoir passé mon après-midi là-dessus, sans vraiment voir le temps passer.

Il y a un grand attroupement qui se forme autour de toi. Les parents se rapprochent rapidement, intrigués par le «comment» derrière tes bricolages musicaux. Tu laisses tes participantes et participants dans un état d'euphorie.

Avec le spectacle qui suit, le contraste est marquant: une marionnettiste anime des papillons de papier de riz sur une musique de clinique d'acuponcture…

Les Rencontres de la petite enfance se terminent sur une prestation de l'association Octopus. Vincent Savina et Sophie nous dilatent la rate avec leurs personnages, un chauffeur de train introverti et une institutrice tout juste délurée devant le micro, puis avec leur dédicace en québécois et leur chanson du Lion qui t'est offerte.

C'est ce Vincent qui t'avait prêté sa guitare pour les deux spectacles. Quand on lui a remis hier, il n'a pas voulu enlever les dessins que j’avais faits sur des morceaux de tape-à-peinture vert collés dessus. T'as parti une mode!

On passe la demi-heure suivante à décider où on prendra notre bière-récompense.

C'est qu'on ne veut vraiment pas perdre de vue les montagnes, faque au yâble la compagnie douteuse qui viendra avec le bar!

On prend ce temps pour réfléchir aux trois mots qui résument nos journées d'aujourd'hui. La fin de ce chapitre approche; on commence à être sensibles:

«J'vais revenir au Québec vidé, mais rempli en même temps », conclut Simon.

Toutes ces émotions nous ayant rouvert l'appétit, on convient de s'acheter une p'tite pizza pour emporter, histoire de tougher jusqu'au festin de clôture.

Stationnés près d'un rond-point sur le bord de l'autoroute entre Guillestre et Embrun, on fait bien rire nos hôtes qui nous croisent l'une après l'autre en voiture...

Vue sur la forteresse du Mont-Dauphin, la porte du coffre arrière de la Zephira grand' ouverte, on est assis.e.s le dos appuyé sur les valises, la pizz' à nos pieds sur un case de guit', du vin dans des gobelets de plastique qu'on a de la difficulté à tenir...

...nos mains trop pleines de l'envers du décor.

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Des sons qui voyagent, Jour 5: Guillestre

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Des sons qui voyagent, Jour 5: Guillestre

Par Myriam Poliquin

Hier soir, on s'est encore couché passé 1 heure. Tu animes un atelier ce matin et vous présentez le spectacle pour une seconde fois ce soir. Je sais pas comment vous faites, avec le stress et la fatigue, les soupers tardifs qu'on digère pas avant de s'endormir, le temps et l'énergie que vous mettez à rencontrer et connaître nos hôtes et les autres artistes... J'admire l'efficacité de l'adrénaline dans vos corps!

Moi, mon cerveau est saturé. Ma carte mentale ne cesse de s'élargir au contact de votre univers de musicien.ne.s professionnel.le.s. Je me sens comme une enfant épuisée par la nouveauté et les apprentissages. J'essaie de tout gober, mais il me faut un peu de « vide » pour processer. Mon cerveau-éponge doit se mettre en veille pour faire un peu de classement, réorganiser ma pensée, créer de nouvelles connexions. J'ai donc senti le besoin de me retirer tôt dans nos quartiers hier soir.

Disons aussi que j'ai pas l'oreille pour le genre de routes propres aux Hautes-Alpes, ces serpentins étroits à flanc de montagnes. Ah! La cinétose: le pétillement de la lèvre du bas, les sueurs froides et l'étourdissement me gagnent facilement. Je reste immobile et silencieuse, économise mon énergie. Par chance, notre chauffeur y est sensible et vous acceptez de rouler les fenêtres grand' ouvertes, ma tête en permanence à l'extérieur du véhicule. Buste de sirène sculptée sur la coque de notre navire. Petit chien à lunettes rouges qui se fait sécher le dentier sur le siège arrière.

Ce matin, par contre, je suis en pleine forme. À 7h, j'ai déjà composé et publié les communications pour la journée et ta campagne de socio-financement. Ça adonne bien, ton niveau d'énergie est plus bas et tu dois la conserver pour l'animation de ton atelier.

La complémentarité des membres de notre équipe est mise à profit cet avant-midi. Une demi-heure avant le début, Simon et sa présence apaisante repartent confiants chercher du colorant alimentaire liquide ―et non en poudre― pour une de tes activités pendant que je te patente une jupe avec un chandail. Ledit morceau de ton costume est resté dans notre garde-robe à 20 minutes de route. Ton acolyte passera le récupérer ensuite pour ton spectacle de l'après-midi.

J'accueille les familles qui ne cessent d'entrer, tout en filmant et en photographiant ton travail. Tu restes concentrée, enjouée et patiente, même avec les p'tits coquins qui n'écoutent pas les consignes pis qui sonnent tes cloches.

Ce matin, tu traces des sourires avec la couleur de tes sons. Tu surprends les parents avec tes idées d'instruments-maison; ils veulent des plans, un petit manuel d'instructions pour la maison.

Ma Quincaillerie Musicale- LE spectacle 

Il est 13h30. Je cherche un endroit où écrire pendant que vous faites une sieste sur des matelas de yoga dans la bibliothèque de l'école élémentaire. La Zephira est stationnée dans la cour d'école.

On attend de savoir où sera rendue l'ombre vers 17h30, quand le show débutera. La chaleur est un enjeu: Simon sous sa forme tiyounesque (un suit à manches et à pattes longues, une casquette et le visage peinturluré) doit passer 15-20 minutes dans le coffre à outils géant, roulé sur lui-même, en sardine avec ta valise-cajón et ton ukulélé.

Vers 15h, je ramène du café du centre-ville pour ton technicien de son. Il n'y avait pas de gobelets pour emporter. À petits pas traînants dans les côtes de Guillestre, je pratique mon équilibre avec un verre à shooter remplit d’espresso à ras bord. Je perds la mousse au passage, ça dégouline sur mes orteils. Les tests de sons se font sous un soleil cuisant. Cette fois-ci, quand sont dénichées des rallonges assez longues, ça marche du premier coup!

Des micros serre-tête vous ont été prêtés par des artistes de Lyon avec qui vous avez fraternisé la veille et qui ont accepté de vous les laisser bien qu'elles repartaient chez elles en matinée. Plus besoin de s'inquiéter de griller le système avec la conversion 110V-220V. Tout comme les coups de vent amplifiés, Ma Quincaillerie Musicale peut finalement être diffusée à travers la cour d'école.

Il te faut encore penser à adapter ta mise en scène: ton entrée et ta sortie, tes déplacements, l'interaction avec les enfants après le spectacle, etc.

Moi, il ne me reste plus qu'à pousser le bouton du master quand tu entreras en scène.

Au milieu du spectacle, m'accroupissant à travers les spectateurs assis sous les chapiteaux pour prendre une photo, je remarque votre décor en arrière-plan. Alors que je vous rapporte ce moment précis un peu plus tard, mes pleurs accompagnent mes rires: «C'est quand le dernier samedi soir où t'as sorti tes outils au pied des Alpes pour offrir ton cœur à deux cents yeux attentifs?»

Ce soir, on se reposera juste tous les trois devant une salade et on lancera notre gratitude aux étoiles.

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Des sons qui voyagent, Jour 4: Hautes-Alpes

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Des sons qui voyagent, Jour 4: Hautes-Alpes

Par Myriam Poliquin

 

La veille

Au retour de Châteauroux, la veille, c'est notre première occasion de jouer les touristes dans les Hautes-Alpes. C'est aussi le plaisir de se découvrir comme équipe en dehors des préparatifs pour vos spectacles et tes ateliers. On commence par bouquiner à l'épicerie littéraire où on se lit des poèmes à haute voix.

Puis, l'envie de se saucer nous pogne. La couleur de l'eau au fond de la vallée est ensorcelante. C'est une chasse au trésor. On zigzague à travers la vieille ville à la recherche d'une pancarte « Plan d'eau », entraînés sur une mauvaise piste par le panneau « Toutes directions ». Ton musicien fait des exploits de conduite en se faufilant dans les ruelles étroites, tout en gérant le trafic à double sens, la priorité aux reculeurs et les piétons audacieux.

Sur la plage, on a des réminiscences de l'Ouest canadien et de l'Islande. L'eau est tiède, le vent nous fait oublier la chaleur. On est prêt.e.s pour aller faire les commissions. C'est notre premier souper commun avec nos hôtes et on doit ramasser des légumes et du vin. Au Super U, on annonce à toute la ville qu'on n'est pas du coin: on oublie de faire peser et étiqueter les légumes avant de passer à la caisse, on exaspère la caissière en cherchant à savoir qui a payé le lait et on fait sonner l'alarme à deux reprises et à deux endroits différents parce que les portes ne sont pas marquées « entrée seulement ».

À notre arrivée, Aline et son mari, Greg, nous font goûter du vin de noix et du vin d'orange, du Génépi (un tord-boyaux à base de plante alpine macérée) et de l'alcool de prunes. Sur mon estomac vide, ça me fait monter le rouge aux joues. Finalement, j'ai le temps de me manger l'intérieur deux fois avant qu'on soupe... à 23h. Ça rit de ma gueule. Une chance que j'ai un partner in crime prêt à grignoter à toute heure, et qui prévoit toujours les collations dans nos planning de journée.

 

Préparatifs et répétition

Bien qu'on se soit couchés à 2h, je suis debout à 7h30. Vous dormez sous la chaleur. Je suis toute collante, j'étouffe et il n'y a pas de porte silencieuse chez Mylène. Elle circule déjà depuis un moment, s'activant en vue du festival. C'est votre dernier matin de repos avant Les Rencontres de la petite enfance, je décide de m'éclipser toute l'avant-midi pour marcher la vieille ville d'Embrun. Je fais le parcours piétonnier où je passe mon temps les yeux en l'air à observer les sculptures au-dessus des fenêtres et des portes, les balcons ornés de cascades de fleurs et les fresques-cadrans solaires au mur des maisons (témoignage des lieux où des gens plus aisés ont résidé). Du street art historico-pratique comme je l'aime!

T'as un atelier à préparer, je dois revenir pour un p'tit briefing là-d'ssus, histoire de pouvoir te donner un coup de pouce demain matin. J'vous croise sur le chemin de retour vers la maison. Vous allez acheter des carottes que tu vas transformer en flûtes pour les enfants de Guillestre. 

À travers les explications que tu me donnes, tu pratiques les chansonnettes avec lesquelles tu ponctueras ton atelier. Pendant ce temps-là, Simon nous prépare un lunch pour notre tournée à la forteresse de Mont-Dauphin, tout en tapant le rythme ou en validant des mélodies (pourtant familières):

« C'est quoi dont l'air de Saute, saute, saute, petite grenouille? »

T'es debout dans la cuisine avec ton tuba-flûte-traversière et tes petites palmes, l'une rose et l'autre verte, attachées avec des boucles de tulles. Je suis en train de te fabricoler des albums de CD avec du papier brun, les crayons de couleur et les stencils étalés sur la table.

C'est une image forte que tu m'offres, mon amie. J'en perds mes moyens créatifs!

Pas certaine que j'aurais pu croire à cette mise en scène de nous deux il y a 10 ans...

 

 

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Des sons qui voyagent -Jour 3: Châteauroux-les-Alpes

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Des sons qui voyagent -Jour 3: Châteauroux-les-Alpes

Par Myriam Poliquin

Premier spectacle

La courte nuit fait place au premier jour de représentation. C'est vrai là, on leur déballe toute la quincaillerie! Nous nous rendons à l'École élémentaire du Rabioux à Châteauroux-les-Alpes dans notre Zephira remplie jusqu'au plafond. Il n'est pas si loin, il me semble, le dernier moment où je me suis retrouvée dans un véhicule avec du carton qui me caressait l'oreille et un étui de guitare qui me touchait les cuisses.

De la veille, y'a comme une p'tite gêne qui vous habite à refaire des tests sans convertisseur avec les microphones loués, ceux qui ont traversé l'océan avec nous. Cette incertitude par rapport au branchement de l'équipement de son n'arrive pas à vous empêcher d'apprécier la route. Durant l'installation, on se rend bien compte qu'il faudra faire sans. Heureusement, vos voix a capulco sont bien portées à travers la salle des Fêtes.

T'as oublié tes pinceaux et il reste à déguiser la guitare que Vincent, un artiste du coin, te prête pour la durée de notre séjour. Tu commences à te maquiller pendant que Simon continue à courir les multiprises et les rallonges avec une patience impressionnante. Il nous reste à trouver une façon le faire entrer, sous sa forme Ti-Younesque, dans ton coffre à outils sans que les enfants le voient.

Il vous faut adapter votre mise en scène à ce nouvel espace pour en tirer le meilleur: s'installer au même plancher que les enfants, mettre à profit la lumière naturelle, utiliser les tables pliantes pour se faire une loge...

Je ne vois pas les deux heures et demie passer.

Je scrute ton non-verbal; ça spinne dans ta tête à toute vitesse. Il y a tant de choses qu'il te faut penser, prévoir, mémoriser.

Arrive le moment où l'on fait entrer les enfants et les institutrices. Tu te caches dans la salle de bain. J'improvise un petit mot de présentation.

Les quarante paires de petits souliers sont alignées au mur et les funkys sons* résonnent!

*Note aux fans: Funkys sons, c'est le titre d'une de mes cinq chansons favorites sur l'album Ma Quincaillerie Musicale d'Ariane DesLions!

 

Après-spectacle

On s'installe à travers les mouches câlineuses sur l'avancée du restaurant La Forge de Châteauroux devant un dîner offert par la mairie. Vous me racontez que, très rapidement, dès vos premières interactions avec les enfants vous êtes remplis d'un vaste sentiment; quelque part entre l'amour, la réalisation professionnelle et la gratitude. Que c'est beau ce que vous me permettez de voir à travers vos yeux.

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Des sons qui voyagent-Jour 2, partie 2: Tallard-Embrun

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Des sons qui voyagent-Jour 2, partie 2: Tallard-Embrun


Par Myriam Poliquin

Un accueil royal

Après une tournée du domaine du château de Tallard via le sentier des chèvres, nous filons vers Embrun. Y'a Aline qu'on doit rejoindre dans le stationnement de la gare. C'est à moins de 45 minutes, mais c'est assez pour nous donner le torticolis. Les vallées dorées se sont approfondies, faisant surgir les pics enneigés. Le turquoise du lac qu'on doit traverser nous enlève la voix. Pas certaine qu'on aura le temps de la retrouver avant le spectacle du lendemain...

Pour nous accueillir, tous les organisateurs et organisatrices des Rencontres de la petite enfance se sont joints à Aline, dont la chaleur, la gentillesse et le dévouement nous avaient déjà charmés. Nous sommes hébergés chez Mylène, dans sa maison étincelante à flanc de colline, avec vue sur les sommets. Les rosiers sont lourds de fleurs, le cerisier courbé par les fruits de la tentation, et notre hôtesse débordante d'ironie juteuse. Près d'un grille-pain pyromane trône un panier de victuailles dans lequel nous attendent toutes les munitions culinaires nécessaires pour achever l'envoûtement. C'est un souriant et accommodant Bertand qui finit de dérouler le tapis rouge du traitement royal en s'assurant de nous donner les précieuses informations sur les incontournables à savoir, voir et boire...

 

Siffler en bricolant

La cave de Mylène se révèle être notre destination fraîcheur pour l'après-midi: il nous reste un décor à fabricoler. Transe induite par l'enthousiasme de l'équipe qui nous reçoit ou peut-être (un peu) par le décalage horaire, cette journée, par bonheur, apparaît durer 36 heures.

Mononcle Ben, fabricoleur en chef du décor et des accessoires du spectacle Ma Quincaillerie Musicale, a concocté un coffre à outils démontable dans lequel vous pouvez tous les deux vous cacher. C'est le bois et les vis qui remplissent nos 5 valises. C'est notre bricolage-à-coller, grandeur nature, pour cet après-midi là. Tous les montants sont numérotés, il ne reste qu'à faire fonctionner notre cerveau Ikea. Je suis mise à profit dans la section des pinceaux et de l'exacto. Ma mission: transformer le carton brun en notes de musique et en outils géants.

On s'accorde tout de même une pause séduction-papilles: le vin et les cerises cueillies à même l'arbre viennent agrémenter le repas concocté par Simon. Le paysage reste un sujet d'émerveillement.

C'est à 1 heure du matin passée que Simon décide qu'il nous manque un dernier feu d'artifice pour finir de s'aveugler de beauté. Alors qu'on teste l'équipement et que Simon m'explique le chemin du son, les rallonges, les convertisseurs et les adaptateurs décident qu'il est trop tard pour conduire et transformer le 220V en 110V...

La journée se termine en coup de théâtre, sur un black-out.

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Des sons qui voyagent- Jour 2-partie 1: Marseille-Tallard

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Des sons qui voyagent- Jour 2-partie 1: Marseille-Tallard

Par Myriam Poliquin 

Petit matin marseillais

Vous vous réveillez à 1 heure du mat'; j'dors comme une bûche.
C'est que l'appartement AirBnB, bah, il est pas juste à nous finalement... et Monalisa daigne enfin nous accueillir à son tour en bonne et due forme dans sa demeure du centre-ville de Marseille, après en avoir mandaté son ami plus tôt.

Faque elle sort l'attirail de cuisine, s'installe au salon avec une copine, lui laisse sa chambre et investit le divan, laissant à ses pieds un cul de poule vide. (C't'à croire que vous lui aviez glissé mot que c't'avec ce genre d'instruments que vous saviez faire votre plus belle 'zique*! Qui n'a pas des envies de jam à cette heure?) On a droit à La quête de la dignité, performance pathétique en trois actes. La version originale, tsé, celle où des inconnu.e.s sont chargés une cinquantaine d'Euros pour laver ta vaisselle et te rappeler d'acheter du papier de toilette?!

À notre arrivée, il restait déjà des traces de la fête de la veille, de celles qui font mal aux cheveux le lendemain. En tous cas, celles du type à les perdre soudainement, assez pour en faire un muffin dans la baignoire. Un qui mériterait d'être accompagné de deux-trois tasses de Drano bien corsé.

C'est dur la vie d'artiste visuelle! Sceau-lidarité.

*Note aux fans: Plusieurs sons que vous retrouverez sur l'album Ma Quincaillerie Musicale ont été fabricolés avec des objets du quotidien par Ariane Deslions et son musicien, Simon Bergeron.

 

En route vers Embrun

En voiture, vous répétez le dialogue du spectacle, vos gestes ponctués des directions dictées par la voix électronique du GPS. J'ai la tête sortie par la fenêtre, le vent et le soleil qui me fouettent le visage. Au début, c't'à cause des courbes pis du mal de coeur. Rapidement, c't'à cause du paysage. J'tente de me convaincre que c'est réel. Je voudrais en faire partie. Une envie dangereuse. J'ai peur de pas pouvoir me retenir d'entraîner Simon à faire une fausse manoeuvre qui nous enverrait valser dans ce décor!

On quitte tranquillement la Provence pour entrer dans les Hautes-Alpes. Les villages sont juchés à flanc de montagnes, comme pour se mettre à l'abri des coquelicots qui se sont lancés à l'assaut de la vallée. Les pins, les peupliers et les platanes laissent un peu de place aux tilleuls. Les toits prennent des allures montagnardes.

La faim nous prend comme une envie de claquer des doigts sur un rythme entraînant. C'est donc dire que ça arrive souvent aux membres de notre équipage...

C'est le château de Tallard qui guidera nos pas curieux vers des croque-monsieur et des sandwichs au jambon. Ça, pis le radar chevaleresque de Simon, qui semble être ajusté pour nous entraîner dans les étroites ruelles médiévales.

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Des sons qui voyagent -Jour 1: Montréal-Marseille

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Des sons qui voyagent -Jour 1: Montréal-Marseille

Par Myriam Poliquin

Aéroport de Montréal

Traîner sa musique avec soi. Trimballer ses outils à mélodies dans 5 valises de 23 kg. S'assurer que la répartition est bonne; qu'on n'a pas trop mis de clés de fa ―celles lourdes de sens― dans son bagage à main.

« Oups! Toi, avec ton sac de crayons de couleur, y'a-t-il une p'tite place pour mon tournevis multi-usage? »

Sur la pesée, on réussit l'épreuve du poids, mais pas des dimensions. Faut alors, faire la file avec les vélos et les poussettes et s'inquièter de la possible gougounnophobie* de l'inspectrice. C'est à se demander comment on explique qu'on charrie notre plomberie pour se produire en pestacle dans les Hautes-Alpes.

*Note aux fans: Ariane DesLions et son fidèle acolyte sont des virtuoses du gougounophones (gougounes-o-fun), un instrument à tubes de PVC qu'on fait résonner à l'aide des fameuses sandales de mousse, les gougounes.

 

Vol Montréal-Marseille

Faque on va s'parler de l'Option PLUS d'Air Transat deux minutes. Un p'tit couvre appui-tête gris brodé sur ton siège, on te fait sentir fancy. (Pis tsé, ç'pas long quand tu côtoies des musiciens en tournée internationale...) On te vend des attentes moins longues, en te faisant croire que tu vas t'ennuyer autant qu'un mardi midi du mois d'avril dans la salle d'attente de la SAAQ. Une chance que la trousse Comfort arrive juste au moment où tu réussissais à t'endormir!

 

Arrivée sur Marseille

  • 5 valises de 23 kg
  • 2 grandes boîtes de carton ―grandeur « frigo »―sauvées de la déchiqueteuse du supermarché;
  • une poubelle que tu entends convertir en banc;
  • une coup'e de batteries...

Tu fais des «X» sur ta liste mentale pendant qu'on grignote assis.e.s sur l'herbe sèche d'un terre-plein du centre commercial, entre les bretelles d'entrée et de sortie de l'autoroute.

« Tu penses-tu que le ukulélé rentre encore dans la Zephira? Ta tête frotte-tu su'l carton qu'en t'embarques? »

« Ouvre grand la fenêtre: j'ai mal au cœur. »

« Au rond-point, prenez la troisième sortie, direction centre-ville de Marseille. »

« Tcheckes la mer! ... Ah b'en oui, toi tu vois pas à gauche, à cause du stock. »

C'est à 14h30, quand on passe la porte au bas de l'appartement marseillais qui nous accueille, que tu réalises qu'il faut monter les 5 valises sur 3 étages dans l'escalier en colimaçon...

La journée est pas finie!

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Bientôt sur la route!

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Bientôt sur la route!

On se met belle pour notre départ pour la France qui arrive à grands pas... pour les Rendez-vous de la petite enfance dans les hautes alpes françaises! Ce sera l'occasion pour moi de partager mon approche auprès des professionnels européens de la petite enfance et de faire rayonner Ma Quincaillerie Musicale à l'étranger! J'aurai la chance d'être accompagnée de mon musicien/comédien-accompagnateur et directeur musical, Simon Bergeron et de ma complice et directrice des communications, Myriam Poliquin. Je débarquerai donc les bras chargés de toutes sortes de bricoles farfelues, le 12 juin prochains à Marseille !!

D'ici là, on se met belle et on prépare notre coffre à outils sur roulette pour se trimbaler de l'autre côté de l'océan. 

Restez à l'affut, j'annoncerai prochainement les dates de spectacles et la sortie de l'album !

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